Vitraux virtuels

Christiane et Philippe Andrieux inventent les trois premiers vitraux virtuels du monde
Il aura fallu 3 ans d'étude, de recherche et de discrétion pour qu'ils arrivent à la troisième dimension.

(cliquez sur les photos pour les agrandir)

L'un des premiers travaux de Christiane et Philippe Andrieux sur la perception subjective des couleurs fut la mise en évidence de la mémoire par rapport à la vision objective. L'un des exemples les plus simples consiste à fixer une minute un carré de 5 cm de côté de couleur rouge. L'oeil et le cerveau s'entendent pour affirmer qu'il s'agit d'un pur vermillon. Faire disparaître le carré et fixer une minute un carré de même taille mais cette fois rose Tyrien. Le cacher à son tour et reprendre le premier. L'oeil reçoit bien le rouge mais le cerveau indique pendant de longues minutes une teinte brune qui rougira progressivement.

Les travaux de Viollet-Le-Duc sur la brillance et l'irradiation optique des couleurs furent aussi à l'origine de leur travail. Celui sur l'holographie les amusa sans jamais les combler.

Leurs recherches sur la stéréoscopie visuelle, cette faculté utilisée par intermittence, fut déterminée notamment par les travaux de N. Ayache, O. Cahen, J.P. Frisby et N.J. Wade. Ils mirent trois ans à adapter "manuellement" ces techniques à leur art, délaissant la méthode de Bela Julesz des Laboratoires Bell, basée sur une déformation programmée par ordinateur et se contentant de "camoufler" des stéréogrammes. Leur préférence technique sans doute très lente permet la création d'une trame moins aléatoire et plus sensible qu'avec un ordinateur.

Tout le monde s'est amusé à dessiner sur le même plan horizontal une souris et une cage séparées l'une de l'autre d'une dizaine de centimètres. Une feuille de papier dressée entre les deux dessins force chaque oeil à ne voir qu'un motif, et bien sûr après quelques secondes d'attente, la souris est dans la cage. L'image a pris naissance dans le cerveau. et c'est une première approche de la stéréoscopie.

Cette fusion des deux images est issue d'une vision parallèle. Certains sujets peuvent conserver nette la vision de chaque motif placé normalement à gauche et à droite, un troisième dessin synthèse des deux autres venant s'intercaler virtuellement entre eux.

On peut aussi travailler en vision croisée : l'oeil droit fixe l'image de gauche et vice versa. Entre les yeux et l'image, les deux tracés se croisent et là, une troisième image se crée: virtuelle, flottant dans l'air et composée de signes pris aux deux dessins d'origine. Il est intéressant de constater quelques particularités. Le contour à base de lignes abstraites est plus important que le contenu pour une bonne lecture du motif, cette lecture s'effectue plus horizontalement que verticalement, (position des yeux), même si l'on constate une déformation de l'horizontal sur la rétine, et surtout la multiplicité d'orientations des éléments de composition aide à la découverte de l'image virtuelle.

Les photos stéréoscopiques obtenues par la prise de vue simultanée de deux clichés issus d'objectifs séparés de quelques 10 cm permettent une lecture objective en relief du motif saisi, mais elles n'offrent que peu d'élément d'explication du virtuel volontairement composé.

La méthode de travail de Christiane et Philippe Andrieux même si elle leur est propre s'appuie sur une composition traitée point par point sur des maquettes originales de leur création et surtout non interprétées. Les calculs stéréoscopiques ont été effectués par recherche des coïncidences {points et segments) dans le motif non déformé et par multiplication des repères.

La trame figurative créée par Christiane tout comme celle abstraite imaginée par Philippe Andrieux sont chargées de point de jonction qui permettront de lire l'image cachée et virtuelle. Ces trames sont donc à la fois le camouflage et la charpente du motif enfoui.

Si l'on découpe d'une façon fictive le motif en cinq tranches verticales numérotées de gauche à droite de 1 à 5, lorsque l'oeil gauche explorera les bandes 1, 2, 3 et 4 et le droit les bandes 2, 3, 4 et 5 les points de convergence dont nous avons parlé précédemment se superposeront et découvriront l'énigme.

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